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Indonésie, de Java à Komodo - Juin et Juillet 2015

Etape 11 - Java - L'ascension du Kawa Ijen

Mardi 30 juin. Sans surprise, la nuit a été de courte durée, voire de très courte durée... Je dirais même plus, de très très courte durée ! Le muezzin n'a oublié aucun verset du Coran, et du coup, personne n'a dormi. Notre ami Gunther qui a voulu voir les flammes bleues du volcan en a eu pour son grade. Bizarre quand même comme je n'ai pas envie de le plaindre, celui-là. Bon bref, il est trois heures du matin quand on embarque nos valises à bord du bus (on ne reviendra pas à l'hôtel, direction le ferry pour Bali dans la foulée de l'ascension), et la fatigue se fait sentir. Pas de longue route cette fois. Une petite demi-heure plus tard, nous voilà sur le parking principal de Paltuding, le dernier patelin avant les pentes raides du volcan. Il fait encore nuit et notre guide nous accompagne à la lumière de son portable jusqu'à l'entrée du sentier principal. Là, un jeune type décide de nous accompagner sur le chemin. Les premiers hectomètres de la montée traversent la forêt tropicale. Le soleil se lève. Entre les branches des arbres, on distingue les pentes raides du Kawa Ijen et son cône qui émerge de la brume.

La pente se fait plus ardue. Le sentier escalade maintenant les flancs du volcan. Au détour d'un virage, les premiers porteurs de souffre apparaissent. Et pour cause. Le Kawa Ijen est le principal centre d'exploitation de souffre de toute l'Indonésie. Il sert notamment au raffinage du sucre. Pour l'extraire, pas de pelle mécanique, pas de machines. Des hommes courageux à l'espérance de vie qui ne dépasse pas 35 ou 40 ans. 20 km de souffre sur le dos, une centaine de kilos de charge sur les épaules... Les porteurs de souffre du Kawa font un travail d'esclave pour quelques milliers de roupies par jour. Chaque collecteur fait deux voyages par jour, tôt le matin, soit une quinzaine de kilomètres avec des paniers remplis jusqu'à la gueule de souffre solidifié. Un travail de titan pour 30 à 40.000 roupies de récompense.

On poursuit l'ascension. La pente se fait plus rude. Et bientôt, on quitte la forêt pour trouver une succession de lacets. Derrière, Léa s'accroche comme elle le peut, suivant les pas d'une Japonaise tout droit venue d'Osaka. Trop sympa. Tant mieux, Léa profite de ce moment pour parler avec elle et oublie ainsi la difficulté. Je lui porte son sac. On s'arrête un moment au camp des porteurs pour souffler, puis on reprend le chemin qui grimpe le long des flancs du volcan. Le Kawa Ijen culmine à 2.400 m d'altitude. Au repos, il crache en permanence des fumées chargées de souffre. Rien de bien méchant, mais assez pour fermer l'accès en cas de forte activité. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Sur le chemin d'accès au cratère, nous ne sommes pas foule. On est bien loin de l'effervesceence du Bromo et du coup, l'ascension n'en est que plus belle. A droite, un autre volcan, gigantesque celui-ci, perce l'horizon, surgissant de l'abime. La vue est sensationnelle, d'une grande beauté. Quelle chance d'être ici.

Enfin, au bout de l'effort, on arrive au sommet du Kawa Ijen***. Ici, toute végétation a disparu. Sol brûlé et calciné. Croûte blanche sur les flancs du cratère. Ses pentes vertigineuses mènent droit à un lac de souffre et d'acide chloridrique. Bleu turquoise. C'est ici que les porteurs attendent que le souffre se solidifie pour le ramener avec eux dans leurs paniers. Un travail qu'il n'effectue qu'un jour sur deux tant la peine est grande et dangereuse. Les émanations de gaz sont continues.

Après un long moment passé près du cratère, il faut bien se résigner à redescendre et à rejoindre le groupe qui m'attend au campement des porteurs. C'est là-bas que leurs paniers sont pesés. Puis le souffre sera vendu à une coopérative. Ces porteurs semblent tout droit sortis d'une autre époque. En tong, en tee-shirt, parfois même pieds nus, ils grimpent et descendent les flancs du volcan jusqu'à l'épuisement. Leur visage marqué par l'effort est d'une grande beauté. Leur sourire résigné ne me quiterra pas de sitôt. Jamais je n'oublierai ces quelques heures passées en leur compagnie. Que nos petites misères semblent vaines face à tant de souffrances endurées.

Au campement, je retrouve Léa avec notre amie japonaise. C'est l'heure de la soupe et du ravitaillement...

Pour d'autres, c'est l'heure de la pause pipi... Là, il faut vraiment avoir envie ! Spartiates, les toilettes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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